Mc Donald's vient d'annoncer qu'il ne profiterait pas de l'exemption octroyée aux partenaires des Jeux Olympiques pour défiscaliser les profits réalisés cet été à Londres. La décision ne changera pas la face du monde: de l'aveu de la société, les revenus en question ne représenteront que 0,1% des ventes annuelles réalisées au Royaume-Uni.
Mais c'est une victoire symbolique pour l'organisation 38 degrees, qui milite contre le traitement préférentiel réservé aux organisateurs des Jeux et à leurs sponsors. A l'instar de la FIFA, une organisation établie en Suisse comme lui, le Comité olympique international est en effet passé maître dans l'art de protéger ses profits de la fiscalité locale. Il est désormais coutumier que les pays candidats à l'accueil de grandes compétitions sportives renoncent à toute taxation de l'événement: sur les droits de retransmission, sur les revenus des athlètes, sur les ventes des partenaires commerciaux...
Un tel renoncement est pourtant difficilement acceptable pour les citoyens et contribuables auxquels on a vendu le projet à grands coups de "retombées positives" pour l'économie et de travaux d'infrastructures au bénéfice de tous. La réalité est souvent bien plus sombre que dans les dossiers de presse: la facture pour le contribuable est souvent multipliée par deux ou trois par rapport aux prévisions initiales et les stades laissés à l'abandon une fois l'événement terminé. L'exemple des Jeux d'Athènes en 2004 le montre à suffisance. Dans le cas de Londres, Moody's estime que les JO n'auront qu'un impact limité sur l'économie, contrairement à ce que le gouvernement britannique veut faire croire (ici). L'agence de notation souligne que ce sont surtout les partenaires commerciaux qui en tireront profit.
Il serait donc parfaitement légitime que les pays hôtes puissent récupérer une partie de l'investissement au travers de recettes fiscales, comme cela fut le cas par exemple lors de la Coupe du monde de football en Allemagne en 2006 (lire cette analyse comparative de la revue Ethical Consumer).
Une question de justice et de principes pour un monde du sport censé représenter les valeurs olympiques, mais qui incarne surtout, aux côtés de la finance, les excès de notre époque...
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire